Le rêve brisé,
2004, 220 pages
Collection "Paroles du Terroir" dirigée par Michel Francard
éditée par l'asbl Musée de la Parole au Pays de Bastogne
D2004/3976/1
Au moment où, au printemps de 1794, François-Joseph Urbain de Marvie, est ordonné prêtre, les troupes révolutionnaires de la jeune république française viennent de remporter une victoire décisive sur les Autrichiens, nos maîtres du moment. Quelques mois plus tard, au son de la Marseillaise et du Ça ira, elles descendent la Pavêye de Bastogne.
Accompagne ceux que l'on nomme les sans-culottes un long cortège de calamités : annexion, réquisitions, conscription... Mais dans leur besace, ils apportent aussi le message révolutionnaire au riche contenu d'humanité : liberté, égalité, fraternité, droits de l'homme et du citoyen...
Enthousiasmé sans doute par ce programme novateur, le jeune prêtre jure sur-le-champ haine à la royauté et fidélité à la constitution républicaine. Illico, le nouvel ordre le récompense en le nommant curé de Bastogne, au grand dam de la majorité du clergé, de la bourgeoisie et du peuple. Ils lui feront payer cher son engagement.
"Le rêve brisé", ce sont bien sûr les oppositions politico-religieuses que fit naître le régime français, mais c'est aussi le Bastogne de ce temps : la toute-puissance du religieux, l'habileté du commerçant du cru, la lutte pour le pouvoir, la haine corse que se vouent deux crocodiles du Vivier ...
Extrait
François-Joseph Urbain, pendant que Paris et la France entière sont dans I'effervescence, poursuit dans la cité ardente ses études de philosophie et de théologie. Ordonné en 1794, il rejoint Bastogne peu avant I'arrivée des troupes de la république. Il a juste trente ans lorsqu'il jure haine à la royauté et fidélité aux lois de la république. On peut facilement concevoir que le jeune prêtre, au contact d'esprits novateurs, ait été touché par les idées qui se répandent. On peut admettre que sa raison, son esprit critique, son bon sens paysan même I'ont poussé à les faire siennes.
Tous les vieux prêtres de ma jeunesse sans exception m'ont toujours présenté les jureurs comme des individus sans scrupule, dévorés par l'ambition, des êtres à la solde de ces révolutionnaires sans foi ni loi, de ces Sans-culottes iconoclastes, profanateurs de ciboires remplis d'hosties et pourvoyeurs de guillotine. À leurs yeux, ils demeuraient des hérétiques, des schismatiques, des excommuniés qui à coup sûr et pour l'éternité se consumaient en enfer.
François-Joseph Urbain ne méritait, tout compte fait, aucun des noms de damnés dont ses coreligionnaires insermentés I'ont gratifié. Jamais il n'a voulu détrôner Dieu et la Trinité pour y placer l'Être Suprême, jamais il n'a voulu faire un sort à la Vierge Marie pour lui substituer la déesse Raison, jamais il n'a voulu sanctifier Marat et Robespierre, reléguant saint Pierre et saint Paul dans une armoire de Ia sacristie.
Il m'est apparu comme un homme intelligent, plus éclairé que beaucoup de ses collègues, un prêtre à la foi inébranlable qui désirait passionnément transmettre aux hommes le message de Jésus-Christ. Comme le souligne si bien le maire de Hompré, non seulement il a le souci du bien-être spirituel de ceux qui lui sont confiés, mais il se préoccupe également de leur bonheur matériel. N'est-ce pas là une idée bien nouvelle ?
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