Voix d'outre-tombe - Le cimetière allemand de Recogne (Bastogne),
2014, 200 pages
Robert MoërynckLes combattants allemands sont au cœur de ce livre, au départ de modestes croix dans un cimetière. Robert Moërynck a choisi de faire « parler » ces croix, avec l’aide des familles allemandes retrouvées au prix de recherches méticuleuses et patientes. Une mère, une sœur, une fiancée : autant de voix qui s’élèvent pour dénoncer l’atrocité de la guerre et les douleurs qu’elle engendre.
Certaines lettres reproduites dans ce livre montrent de l’aveuglement par rapport à l’issue de la guerre ou une confiance bien mal placée dans l’autorité allemande. D’autres lettres parlent d’affection, de projets de mariage, de jours heureux dans un pays pacifié. La mort d’un père, d’un mari ou d’un fiancé brise à jamais la destinée de leurs proches, eux aussi victimes d’une barbarie qui les dépasse. Ces témoignages bouleversants, dont les derniers sont souvent marqués de l’émotion de la période de Noël, nous rendent ces (très) jeunes Allemands étonnamment proches.
Robert Moërynck a longtemps hésité à publier ce livre, dont il mesurait le décalage par rapport aux discours officiels et aux représentations communément reçues. En choisissant de l’éditer, le Musée de la Parole fait le même pari que l’auteur : une meilleure connaissance des hommes permet non seulement de les comprendre, mais aussi de mieux saisir ce qu’ils ont d’important à nous transmettre.
Les milliers de croix du cimetière de Recogne deviennent, grâce à Robert Moërynck, des «voix d’outre-tombe» qui sont autant de témoignages d’une humanité partagée.
Extrait
L’origine du cimetière militaire
Après que l'offensive allemande de Noël 1944 fut arrêtée devant Bastogne et que les Américains eurent repris l'initiative du combat, ces derniers commencèrent, le 4 février 1945, la création d'un grand cimetière de groupage, réunissant leurs propres soldats et des soldats allemands, en deux pelouses séparées, dans un terrain situé à l'ouest de la route Bastogne-Noville. Au total, ils inhumèrent ici 2700 soldats américains et plus de 3000 membres de la Wehrmacht dont une partie avaient été tués à la bataille de Bastogne, tandis que les autres étaient tombés dans la région frontière en Allemagne et avaient été ramenés à l'arrière du front par les services de sépulture américains.
Pendant les années 1946/47, les morts américains furent transférés à Henri-Chapelle, primitivement un cimetière provisoire qui, depuis, a été définitivement aménagé en cimetière militaire américain. La pelouse des soldats allemands resta sur place à Bastogne.
Entre-temps, le service des sépultures belge était entré en action. Il commença par supprimer les tombes allemandes en pleins champs, les tombes isolées dans les cimetières communaux, ainsi que les petits cimetières, en transférant les corps dans deux grands cimetières de groupage qui furent désignés pour devenir les cimetières militaires allemands définitifs de la deuxième guerre mondiale en terre belge. C'étaient la pelouse allemande de Bastogne et un champ immense situé à Lommel, au Nord de Bourg-Léopold.
Dans le cadre de ces opérations, 3300 tombes furent ainsi ajoutées à Bastogne, lesquelles provenaient de la province du Luxembourg, du sud de la province de Liège et des territoires environnant Eupen-Malmédy et Saint-Vith. Il ne s'agissait pas uniquement de victimes de l'année 1944, mais également de soldats allemands tombés en 1940 ou morts pendant l'occupation.
Le cimetière militaire allemand de Recogne-Bastogne contient aujourd'hui 6776 morts.
Un accord sur les cimetières militaires fut conclu en 1954 entre le Gouvernement Belge et le Gouvernement Fédéral Allemand, accord qui remettait l'entretien futur des tombes allemandes en terre belge en mains allemandes.
À partir de ce moment, l'Association Populaire Allemande pour l'Entretien des Tombes Militaires put commencer les travaux d'aménagement. Spontanément, des jeunes volontaires de six nations s'offrirent pour aider à l'édification du rempart et de la tranchée qui entourent et protègent cette nécropole de trois côtés. Un camp international de jeunes eut lieu pendant l'été 1954, sous la direction de l'oeuvre Kolping et de l'Y. M. C. A. (UCJG). Ces jeunes gens ont contribué de manière décisive à surmonter les douloureux souvenirs chez la population locale et ce dans un esprit de réconciliation et de compréhension.
* : Champ obligatoire
Les milliers de croix du cimetière de Recogne deviennent, grâce à Robert Moërynck, des «voix d’outre-tombe» qui sont autant de témoignages d’une humanité partagée.
Extrait
L’origine du cimetière militaire
Après que l'offensive allemande de Noël 1944 fut arrêtée devant Bastogne et que les Américains eurent repris l'initiative du combat, ces derniers commencèrent, le 4 février 1945, la création d'un grand cimetière de groupage, réunissant leurs propres soldats et des soldats allemands, en deux pelouses séparées, dans un terrain situé à l'ouest de la route Bastogne-Noville. Au total, ils inhumèrent ici 2700 soldats américains et plus de 3000 membres de la Wehrmacht dont une partie avaient été tués à la bataille de Bastogne, tandis que les autres étaient tombés dans la région frontière en Allemagne et avaient été ramenés à l'arrière du front par les services de sépulture américains.
Pendant les années 1946/47, les morts américains furent transférés à Henri-Chapelle, primitivement un cimetière provisoire qui, depuis, a été définitivement aménagé en cimetière militaire américain. La pelouse des soldats allemands resta sur place à Bastogne.
Entre-temps, le service des sépultures belge était entré en action. Il commença par supprimer les tombes allemandes en pleins champs, les tombes isolées dans les cimetières communaux, ainsi que les petits cimetières, en transférant les corps dans deux grands cimetières de groupage qui furent désignés pour devenir les cimetières militaires allemands définitifs de la deuxième guerre mondiale en terre belge. C'étaient la pelouse allemande de Bastogne et un champ immense situé à Lommel, au Nord de Bourg-Léopold.
Dans le cadre de ces opérations, 3300 tombes furent ainsi ajoutées à Bastogne, lesquelles provenaient de la province du Luxembourg, du sud de la province de Liège et des territoires environnant Eupen-Malmédy et Saint-Vith. Il ne s'agissait pas uniquement de victimes de l'année 1944, mais également de soldats allemands tombés en 1940 ou morts pendant l'occupation.
Le cimetière militaire allemand de Recogne-Bastogne contient aujourd'hui 6776 morts.
Un accord sur les cimetières militaires fut conclu en 1954 entre le Gouvernement Belge et le Gouvernement Fédéral Allemand, accord qui remettait l'entretien futur des tombes allemandes en terre belge en mains allemandes.
À partir de ce moment, l'Association Populaire Allemande pour l'Entretien des Tombes Militaires put commencer les travaux d'aménagement. Spontanément, des jeunes volontaires de six nations s'offrirent pour aider à l'édification du rempart et de la tranchée qui entourent et protègent cette nécropole de trois côtés. Un camp international de jeunes eut lieu pendant l'été 1954, sous la direction de l'oeuvre Kolping et de l'Y. M. C. A. (UCJG). Ces jeunes gens ont contribué de manière décisive à surmonter les douloureux souvenirs chez la population locale et ce dans un esprit de réconciliation et de compréhension.
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